Prix public : 16,00 €
car un jour je regarde un jour dure un jour dure la vie un jour revenant un jour car un jour je regarde un jour un jour dure un jour un jour dure la vie car un jour un jour date 8 ans. Une enfance marocaine. Sortir, c’est entrer dans l’air, avec les chiens blancs dans les rues, les cloisons en papier de riz, les vêtements de laine forte, et la terre rouge sur les genoux. Nous sommes dans la chaleur et la poussière. En flashes successifs, en visions incomplètes, Emmanuel Laugier remonte la syncope des souvenirs. Comme perdu dans l’éblouissement de la mémoire. Gestes qu’on ne voit pas bien, déplacements effacés dans le temps, Emmanuel Laugier assemble des taches sensorielles dans la partie aveugle de l’enfance. Il remonte à travers les corps qui nous traversent et nous hantent, vers la naissance, les chutes de l’enfance. A la recherche de la « part inouïe de nous-mêmes », attraper des mains dans le passé, toucher un corps absent. Et retrouver, dans le mauve de la naissance – à 8 ans – et de la mort, l’instant précis, arrêté, immobile au fond de soi. L’instant des fantômes et de la perte quand « il n’y a plus que la mémoire faite de petites mains perdues ». Ce recueil a été écrit à partir du livre à tirage limité du même nom, paru en 1998.