Prix public : 3,00 €
Dans le cadre du « Nouveau Sanctuaire », une série d'expositions proposée par Laura Herman sur la manière dont l'architecture se rapporte au corps et aux sens, la publication Une fausse pesanteur accompagne celle de Daisuke Kosugi, troisième et dernier épisode du cycle.L'architecture de la maison apparaît comme une toile de fond têtue, un présupposé immuable. Le corps dépend d'elle pour structurer ses activités quotidiennes, parfois au point d'étouffer dans la domesticité. Que se passe-t-il quand nos corps se disjoignent de leur environnement bâti ? Les propriétés architecturales représentent certaines idées et persistent à travers le temps, à la différence de nos corps, de nos habitudes et de nos routines.Le film A False Weight, présenté dans l'exposition, brosse un portrait expérimental de Tadashi, personnage fondé sur le père de l'artiste. Tadashi est un ancien architecte et bodybuilder japonais à qui l'on a diagnostiqué une maladie cérébrale rare et incurable qui affecte progressivement ses mouvements et ses habitudes. En nous entraînant dans un voyage architectural et domestique scandé par les trois phases de la maladie, le film révèle le conflit intérieur d'un homme déchiré entre son désir de force, d'efficacité et d'indépendance, d'une part, et, d'autre part, l'acceptation du déclin rapide de son corps grâce à la danse butō. À travers des séquences répétitives, le film introduit dans l'architecture du foyer un temps à dimension « humaine », répétitif plutôt que linéaire, émancipateur plutôt qu'oppressif.Comprenant une conversation entre Daisuke Kosugi et Laura Herman ainsi qu'un essai de Zuzana Kovar, théoricienne de l'architecture, cet ouvrage aborde les possibilités d'émancipation du corps handicapé vis-à-vis d'une architecture inadaptée et des idéaux d'efficacité, tout en traitant de la tromperie inhérente aux représentations contemporaines du corps idéal.