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<html><head></head><body><p style="margin-top: 0"> Directement ou indirectement par la Sicile ou par l'Alexandrie hellénistique, les divinités grecques arrivèrent tôt à Carthage. Avec Massinissa, les Numides purent enfin établir des relations directes et régulières avec le monde hellénique. Les influences grecques se propagèrent et, avec elles, l'hellénisation de dieux africains. Lorsque Rome introduisit en Afrique le dieu d'Épidaure, celui-ci, comme nombre d'autres dieux venus d'ailleurs, dut composer avec les divinités autochtones, libyques et puniques. À Carthage ou à Lepcis Magna, à Thubursicu Numidarum ou à Lambèse, à Caesarea de Maurétanie enfin, les témoignages de dévotion furent adressés aux dieux guérisseurs de la tradition gréco-romaine, Esculape et Hygie, par des membres de l'aristocratie locale et provinciale, des agents de l'administration impériale ou municipale, des officiers de la IIIe Légion Auguste. Sachant que la diffusion élitiste du culte en Afrique fut accompagnée de l'indifférence de larges couches de la population, il s'agit là d'un nouvel exemple du rôle déterminant de la religion dans l'intégration de cette région de l'Empire dans la romanité, certains groupes sociaux influents ayant soutenu et répandu l'idéologie du conquérant. Les découvertes archéologiques des dernières décennies ont enfin permis de tracer les contours d'une divinité africaine – Neptune et Esculape à la fois – qui veillait sur les eaux bienfaisantes et la santé des êtres. Sous la pression des nouveaux dieux guérisseurs venus de Phénicie, de Grèce et de Rome, mais à partir de son héritage libyque, l'Afrique réinventa les vieux génies guérisseurs et les divinités des sources et de la santé auxquels elle n'avait cessé d'adresser ses suppliques de guérison.</p></body></html>