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Avec plus de cent loges et chapitres de hauts grades, les cinq actuels départements normands furent, entre 1750 et 1830, profondément touchés par le "fait maçonnique". A l'issue d'une recherche basée sur un fichier de près de six mille francs-maçons et analysée selon une démarche prosopographique, l'auteur dresse le tableau d'une forme de sociabilité à travers laquelle se reflètent, durant le long temps révolutionnaire (notamment dans l'organisation des orients et les évolutions de l'institution maçonnique), les tensions sociales et l'importance des recompositions. Brisant la rigidité des cadres chronologiques posés par une historiographie habituée à prendre en charge la franc-maçonnerie à la fin de l'épisode napoléonien ou à l'abandonner à cette date, on voit alors comment l'événement révolutionnaire, par les mutations liées, entre autres, à l'émergence de nouvelles pratiques philanthropiques, puis à l'irruption du politique, opère une transformation visant à placer cette forme de sociabilité dans des conditions culturelles radicalement neuves, au moment même où s'amorcent les grands combats politiques et culturels qui touchent la France au 19e siècle.