Prix public : 19,00 €
Loin de se référer à un concept univoque, les textes rassemblés dans ce volume voudraient montrer comment, à l'épreuve des limites spatiales et temporelles que nous nous sommes fixées, la question de l'empire acquiert une productivité politique et philosophique inédite, parce qu'elle se nourrit autant qu'elle se détache du mythe impérial médiéval. Dynastique et électif, religieux et philosophique, romain et germanique, territorial et juridique, l'empire passe alors du statut de catégorie simple, dont la traduction historique est manifestement impossible, à celui de catégorie complexe, dont on a le sentiment qu'elle peut exister historiquement. Ainsi la présencemanifeste que donne à l'Empire le parcours historique de Charles Quint permet-elle de mettre au jour les ambiguïtés et les tensions de cette catégorie flottante entre autorité abstraite, régime juridique, vision apocalyptique et messianique de l'histoire, commandement militaire, exigences spirituelles, voire mystiques. Cet « empire de guerre » n'est donc pas ici une forme structurellement obsolète à écarter du cheminement prétendument inexorable vers l'État-nation, mais un des espaces essentiels de déploiement d'une réflexion sophistiquée sur les limites juridiques et territoriales de la souveraineté, et sur ce que l'on pourrait appeler les faiblesses de la puissance. Ont collaboré à cet ouvrage : Pedro Fernandez Albaladejo, Paloma Bravo, Pierre Civil, Françoise Cremoux, Juan Carlos D'Amico, Romain Descendre, Jean-Louis Ferrary, Jean-Louis Fournel, Patrick Gilli, Jean-François Maillard, Alain Michel et Diego Quaglioni.