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La présente étude est née de l'observation d'une récurrence, celle du thème de la médecine dans la littérature du 18e siècle, et tout particulièrement dans la production romanesque. Si le choix de Smollet et de Sterne est légitimé par la richesse de leur œuvre romanesque en materia medica, il reste à justifier le rapprochement, au premier abord incongru, de deux hommes aussi dissemblables par leur personnalité et par leur talent. Appartenant à la même communauté littéraire et y jouissant d'une notoriété presque égale, les deux écrivains se connaissaient mais, c'est indéniable, ne s'aimaient point. En dépit de cet antagonisme, les deux hommes avaient plus d'un point commun, certainement à leur insu. Sans doute partageaient-ils la désespérante certitude du caractère imparfait de la science médicale. C'est ce regard désabusé, sévère chez l'un, amusé chez l'autre, qui constitue leur lien le plus étroit. La mauvaise presse de la profession médicale s'inscrit dans une tradition littéraire qui remonte à l'Antiquité. Outre-Manche, la satire littéraire de la profession culmine au 18e siècle.