Prix public : 26,40 €
Un somptueux geste littéraire et une grave méditation sur le temps"Les premiers brouillons de L’Oeuvre des mers datent du séjour à Princeton. Je sais aujourd’hui qu’ils sont le commencement d’un adieu à l’archipel qui n’a cessé d’avancer masqué sous cette couche d’écriture qui croyait être un moyen de maintenir le lien avec lui et que, pas plus qu’à Saint-Pierre, L’Oeuvre des Mers ne pouvait être écrite en France. Produit d’un double exil, elle grandira dans les navettes transatlantiques."En 2003, les trois premiers livres de L’Oeuvre des mers qui avaient été respectivement publiés en 1988, 1991 et 1996 étaient rassemblés sous une même couverture avec une quatrième partie inédite. Le présent volume en comporte une cinquième, "Un adieu au long cours", qui pourrait servir de métaphore à l’ensemble du roman aussi bien qu’aux nombreuses années de son écriture. En revenant à son Oeuvre des Mers, une grande fresque romanesque dans laquelle il entremêle l'histoire de Saint-Pierre-et-Miquelon (sa terre natale) et ses propres souvenirs, son apprentissage du monde et, à travers l'exploration de la mémoire, un voyage à rebours vers ce qui n'est plus, Eugène Nicole poursuit et conclut sa longue traversée autobiographique. La partie nouvelle, "Un adieu au long cours", est une évocation du père et une façon aussi de se séparer définitivement de son île. Regagnant New York où il réside maintenant depuis plus de vingt ans, le narrateur aperçoit depuis son hublot le navire qui ramène à Saint-Pierre le cercueil de son père décédé en France quinze jours plus tôt. Resurgi à cet instant, le souvenir de Lindbergh survolant l’archipel le 20 mai 1927 nous ramène ainsi à la première phrase du texte : L’Oeuvre des Mers revient à son point de départ. Ce pourrait être son point final. Ce roman, foisonnant de personnages, où la saga familiale se mêle à l’Histoire proprement dite, est la représentation d'un monde vu de loin et même d'un monde perdu que parcourt mentalement le narrateur. Il en résulte un somptueux geste littéraire et une grave méditation sur le temps.