Prix public : 55,50 €
Dès ses origines au 18e siècle, le tourisme a suscité de nombreuses critiques. Il incarnerait un double négatif du voyage: ses adeptes parcourraient le globe sans autre but que leur plaisir immédiat, nivelant les diversités culturelles, créant des mondes factices, creusant les inégalités sociales et détruisant les ressources naturelles. Cultivé dans la littérature, la production scientifique et les médias, cet antagonisme traduit pourtant un jugement de valeur. En focalisant sur les travers de l'industrie touristique, il élude trop souvent les raisons qui poussent aujourd’hui plus d’un milliard de personnes à sillonner la planète. Il masque aussi tout un pan des interactions entre visiteurs et visités, notamment des phénomènes de revivalisme culturel, d’inventions, de résistance et d’affirmation. L’exposition _Le mal du voyage_ invite à questionner l’homogénéité du champ touristique. Un parcours en douze salles aborde autant de pratiques et d’imaginaires contrastés: projets de moralisation, sens cachés du farniente plagiste, quêtes de santé mentale et physique, appétit du monde, réactions autochtones face à l’engorgement des villes, mises en image de la nature, confessions de _backpackers_ attirés par l’interdit, fascination pour les confins, productions de nouvelles esthétiques et blues de retour, aboutissant à formuler sans cesse de nouveaux projets de départ. _Les tourismes_ offrent ainsi matière à une réflexion passionnante sur la condition et la mobilité humaine dans ce premier quart de 21 e siècle.