Prix public : 15,40 €
Lorsque TRANSIT a démarré au printemps 1994, les partenaires meyrinois, travailleurs sociaux, élus, associations, venaient de démontrer, lors d'une quinzaine sur la violence, qu'il était possible de construire ensemble. Construire ensemble, une réflexion, une action permettant d'aller au-delà de l'écran de fumée, des explications un peu trop faciles à propos d'une génération de jeunes qui seraient subitement devenus violents. Dans un contexte de crise économique, derrière les ruptures de formation, derrière les difficultés d'accès à l'emploi émergeait tout à coup la question de la place des jeunes dans une société en mutation. Ce n'était pas une question abstraite, elle commençait à toucher les jeunes meyrinois, dix, vingt, puis cinquante. Dans l'esprit des travailleurs sociaux meyrinois TRANSIT était un projet, un projet pour quelques années, le temps que la situation s'améliore. Aujourd'hui, dix ans après, la précarité semble installée, précarité de l'emploi, précarité des protections sociales, précarité des rêves et des projets, incertitude qui apparaît comme le moteur de l'insécurité sociale, de l'insécurité tout court. En préparant cette démarche photographique avec Serge Boulaz, nous voulions entrouvrir une porte sur les forces, le potentiel, le désarroi aussi parfois des jeunes qui viennent à TRANSIT, entrouvrir une porte sur une réalité, sombre et noire en apparence, mais pleine d'énergie et de moments forts, entrouvrir une porte surtout pour faire partager le plaisir que nous avons à côtoyer les jeunes de TRANSIT. Le but n'était pas de tirer des clichés, il y en a déjà bien assez à l'égard des jeunes et pas des meilleurs. Pour montrer TRANSIT, il fallait approcher suffisamment pour que le Leica de Serge, sans téléobjectif, sans flash, puisse se faire oublier, se faire toucher, parfois se faire remballer. Il fallait approcher suffisamment au point d'être complètement dedans pendant six mois. L'équipe de TRANSIT (TRANSIT est une association de travail social soutenue par la commune de Meyrin et la Fondation pour l'animation socioculturelle genevoise (FAS'e)).