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Quand les ombres se colorent ... La relation intime qui unit l'ombre et les arts remonte aux temps antiques. En effet, une légende rapportée par Pline l'Ancien raconte que la peinture est née lorsqu'une jeune femme corinthienne, éprise d'un homme qui devait quitter la ville, dessina sur un mur, à la lumière d'une chandelle, le profil de son bien-aimé. Au-delà du mythe, la part de l'ombre dans l'histoire de l'art occidentale est fondamentale. Dès la fin du Moyen-Âge et l'apparition des premières ombres portées dans la peinture, les artistes ne cesseront de s'intéresser à ce thème, que ce soit dans les recherches sur la perspective à la Renaissance, dans le travail sur le clair-obscur chez les ténébristes du XVIIe, ou pour la dramatisation des paysages chez les romantiques. Le XIXe siècle est celui de la révolution de l'ombre : l'apparition de la lumière artificielle, puissante et stable, transforme le quotidien lumineux. Les artistes rendent compte de ce changement : les scènes d'intérieurs à la lumière au gaz se multiplient ; les ombres se font moins sombres, voire se colorent ; le théâtre d'ombres est à son apogée... Sous l'influence des peintres surréalistes, des photographes et des cinéastes, l'ombre devient au XXe siècle un sujet autonome, détaché de l'objet tridimensionnel qui est censé la provoquer. SOMMAIRE : Mythes des origines – Etudes d'ombres – Peinture ténébriste – Autoportraits – Ombres portées – Ombres colorées – Silhouettes – Nocturnes – Intérieurs – Peinture métaphysique et surréalisme – Photographie - Art contemporain.