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Les défis de la renaturation pionnière d'un territoire qui semblait perdu. Découlant d'une lente sédimentation depuis le retrait glaciaire, les zones humides genevoises de la Haute-Seymaz couvraient une part importante de son territoire. Dès la moitié du XIXe siècle, l'essor de l'agriculture vivrière et la gestion des crues ont modifié les sols, l'hydrographie et les structures végétales, entraînant d'importants assainissements et remembrements fonciers. Dès les années 1920, on assiste à une disparition progressive des bocages et à une diminution de la biodiversité. À la fin du siècle passé, bon nombre d'associations ont alors revendiqué une modification des pratiques, notamment sur la gestion des cours d'eau. La récente "renaturation " de la Seymaz, qui fut l'aboutissement de cette évolution, fut pionnière en la matière, en rétablissant une relation entre nature, agriculture, paysage et usages. Vingt ans après, l'ouvrage Entre Terre et Eau retrace l'expérience singulière et l'ampleur d'un chantier qui a regroupé les disciplines de l'ingénierie, de l'architecture, de la biologie et du paysage, associées aux acteurs de terrain, paysans, habitants, responsables de l'administration et collectivités publiques. Une forme de contrat social et environnemental, qui met en exergue la complexité d'inscrire un tel espace renaturé dans une dimension d'agglomération rurale et urbaine.