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Le 2 juin 1913 s’ouvre à Paris le xe Congrès international des femmes qui débouche sur un souhait : « Que les femmes s’initient au pacifisme, suprême affirmation du droit humain, et qu’elles s’en inspirent dans l’éducation des enfants. » On ne saurait mieux dire le lien étroit qui unit déjà combat pacifiste et enjeux éducatifs à la veille de la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage met précisément en lumière la façon dont les terrains éducatifs ont été traversés au fil du XXe siècle par une diversité de causes transnationales portées par la conviction que la paix se construit par l’éducation. À l’épicentre de ces réseaux, un lieu qui est bien plus qu’une ville : Genève, modeste cité lémanique qui se transforme à partir de 1919 en une véritable ruche internationaliste avec l’arrivée des premières grandes organisations internationales chargées de bâtir un nouvel ordre mondial. L’ouvrage montre le rôle conféré à l’éducation afin de favoriser cette solidarité universelle et de faire circuler en Europe et dans le monde ces valeurs pacifistes qui nourrissent l’« esprit de Genève ». Les contributions dévoilent la diversité des acteurs individuels (pédagogues, psychologues, médecins, politiciens) et collectifs (réseaux scientifiques, mouvements associatifs et militants) engagés dans cette dynamique réformiste, et cela bien au-delà de l’entre-deux-guerres. Elles donnent à voir la richesse des initiatives alimentant cet élan pacifiste auprès des jeunes, entre les mains desquels se jouerait le devenir de la démocratie et de l’humanité. Les auteurs examinent aussi les controverses, les tensions et les concurrences qui entourent ces élans internationalistes. En mettant au jour les tribulations et les transformations de ces projets réformistes dans le temps et l’espace, l’ouvrage propose de nouveaux éclairages sur la genèse transnationale des politiques éducatives contemporaines.