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Le 12 février 1984, c'est dans une ambiance survoltée, après 11 heures de débat, que les délégué·es au congrès du Parti socialiste suisse (PSS) décident que leurs représentant·es continueront de siéger au Conseil fédéral. Ce choix constitue une défaite pour l'aile gauche du PSS, car celle-ci réclamait un retour à l'opposition après que la candidate socialiste pour l'élection au gouvernement a été évincée par la majorité de droite. Cet épisode illustre parfaitement les difficultés rencontrées à partir du milieu des années 1970 par la principale force politique de gauche du pays. Sur fond de crises économiques à répétition et d'essor des politiques néolibérales sur le plan international, le PSS se heurte à des adversaires de moins en moins enclins au compromis. Ce climat politique plus dur remet en cause la conquête graduelle des progrès sociaux visée par le parti dans la période d'après-guerre. Le présent ouvrage examine les débats et tensions traversés par le PSS et comment ce dernier a bravé de nombreux vents contraires entre 1973 et 1995. L'auteur y montre que les dirigeant·es socialistes ont dû user d'un art de la synthèse permanent pour que tiennent ensemble des sensibilités politiques divergentes, entre partisan·es d'une adaptation accrue à la mondialisation libérale et défenseur·es d'un État social fort et interventionniste. À travers l'étude d'un parti gouvernemental, ce texte invite à une plongée dans plus de deux décennies de politique fédérale, en revisitant les enjeux qui ont marqué la Suisse contemporaine, du système de retraites à la construction européenne en passant par l'empreinte des mouvements sociaux sur la vie politique.