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Quand la mouche bourdonne à ses oreilles, l’homme, rappelle Pascal, ne saurait être de bon conseil. Ce trouble sert ici de point d’entrée privilégié à une réflexion sur l’attention. Les yeux à facettes du diptère, ses mouvements brusques, son appréhension tactile de la réalité inspirent artistes et écrivains, en donnant à réfléchir sur l’omnivoyance ou la trace, le tropisme et la répulsion.
«En regardant voler les mouches»: cette expression, qui stigmatise le désœuvrement et la paresse, peut aussi s’entendre comme une invitation à se rendre disponible à l’objet contemplé, afin d’accéder peut-être à sa leçon.
Issu des réflexions collectives d’un groupe de chercheurs d’horizons divers, cet essai déploie ses investigations dans le champ de la littérature – en explorant notamment les proses de Rabelais, Georges Bataille, Robert Musil et Paul Valéry ou les essais du naturaliste Jakob von Uexküll; aussi bien qu’au cinéma – de Charlie Chaplin à David Cronenberg en passant par une scène iconique de Breaking Bad; sans oublier de se pencher sur les diptères qui se sont aventurés dans les arts – la peinture de Giotto, la sculpture de Francisco Tropa ou la photographie de Patrick Bailly-Maître-Grand.
Une somme transversale, à la recherche du minuscule et captivant insecte. Car si ses dimensions, sa ténuité font de la mouche un détail, cette insignifiance apparente – cette inutilité – aiguisent justement l’attention, la portent à l’énième puissance.