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Dans Miracle de la rose, Genet revendique un don de double vue, une faculté de «projeter [s]a vie réelle et en apercevoir le "double" merveilleux trop souvent invisible.» Il est de ceux dont Victor Hugo dit qu’ils savent voir «dans les choses plus que les choses», ceux pour qui apparaît un monde idéal dissimulé «sous le monde réel».
C’est ce monde idéal, celui de l’imaginaire, que cette étude se propose d’examiner. Jean-Pierre Richard cartographiait l’«univers imaginaire» des poètes modernes, et Gaston Bachelard cherchait à définir un «type d’imagination» propre à Lautréamont: à sa manière, et plus modestement, c’est ce que ce livre entend dégager de l’étude de Genet.
L’étude de l’imaginaire s’ouvre sur l’histoire littéraire, culturelle, sociale: on croise ici Delteil et Artaud, Méliès et Walt Disney, là les grands pontes d’une sexologie qui, toute désuète qu’elle est, nous en dit beaucoup sur l’air du temps.
À l’issue de ces neuf chapitres, le lecteur saura tout de Jeanne d’Arc et de Gilles de Rais, de Mélusine et de Plantagenêts, du roman de cape et d’épée et de ses personnages de pages. On découvrira en quoi Phèdre constituait une figure toute désignée pour représenter le sort de l’homosexuel, de quelle manière Genet adultère le Livre d’Hénoch, ou comment fonctionne la rêverie onomastique qui explique les noms que l’écrivain donne à ses personnages.