Prix public : 10,00 €
Sa vie de journaliste consciencieux cachait des tourments intimes qui finiront par l'anéantir. Du plus profond de ses douleurs, Crisinel a pu extraire cependant une poésie incroyablement pure. Dans les rues de Lausanne, on croisait sa silhouette fuyante, son allure élégante. Modeste journaliste, Edmond-Henri Crisinel (1897- 1948) cachait sous le sourire fragile du bon camarade des tourments intimes qui n'ont cessé de le supplicier. À trois reprises, ces souffrances que lui-même qualifiait d'infernales l'ont conduit en hôpital psychiatrique. Le 25 septembre 1948, à Nyon, il s'en est échappé pour se jeter dans le lac, laissant derrière lui ces mots : " Pas une main amie. J'ai expié plus que mes fautes. / Le silence, après le siècle de douleur. " Cette expérience de la maladie mentale, Crisinel l'a regardée en face. Il en a tiré une poésie intense, déchirante. Au cœur de cette œuvre brève, mais d'une densité exceptionnelle, brille Alectone, prose cristalline, douloureuse, qui offre le témoignage de ce que d'aucuns appelaient encore, en ce milieu de XXe siècle troublé, la folie. La collection Presto remet dans la lumière des personnages ou des thèmes suisses, illustres ou méconnus. Son ambition ? Offrir la synthèse la plus efficace possible (d'où le nom de la collection) sur les sujets les plus divers, mais en visant le public le plus large possible. Tous les titres ne compteront que 64 pages, avec les illustrations.