Prix public : 16,00 €
«âUn horizon de décombres mais aussi d’espérances, de poussières derrière lesquelles la lumière scintilleâ: tel est le décor principal dans lequel se déploie la poésie de Yari Bernasconi, dont La Maison vide vient couronner le parcours déjà conséquent initié il y a plus de dix ans. La recherche poétique de Yari Bernasconi s’est toujours articulée autour de la double polarité de l’expérience concrète et de l’exploration d’une géographie et d’une histoire européennes marquées par la guerre et les ruines. «âLa Maison videâ», qui donne le ton à ce recueil, renferme d’ailleurs toutes ces notes, dans une succession d’effondrements, d’apparitions fantasmatiques, de souvenirs et d’abandons. Le tout dans un langage sans apprêt, soigneusement contrôlé et attentif aux résonances plus intérieures des mots et des sons, qui transparaissent en sourdine, sans faire d’éclats, et confèrent à ces poèmes une musicalité particulière, murmurée et cassée. On entend, en Âarrière-plan, la grande leçon de Giorgio Orelli (dont Yari Bernasconi est un grand spécialiste) et la lecture assidue de la grande poésie du vingtième siècle. «âCe qui donne vie / à la vieâ: le flou, l’impur, Âl’impossibleâ»â: deux vers d’Autre correspondance qui condensent beaucoup de choses, unissant la «âporositéâ» de la matière à la nécessité de cet impossible qu’on appelle espérance, voire utopie, et qui apparaît, parfois, «âau bord d’un vieux et toujours nouveau / vertige.â» Fabio Pusterla