Prix public : 26,00 €
C'est par devoir de mémoire qu'est publié cet ouvrage. Il propose, à juste titre, de revisiter un mouvement féministe aujourd'hui tombé dans l'oubli. Un mouvement dont la revendication de base était agitée à l'époque comme un véritable épouvantail: un salaire au travail ménager! À l'aube des années 1970, en pleine émergence du féminisme radical, naît le réseau du Collectif féministe international. Intersectionnels avant la lettre, ces groupes réunissent des femmes blanches hétérosexuelles, mais aussi des lesbiennes, des femmes racisées, des assistées sociales, des serveuses, des infirmières et des mères. L'objectif est scandaleux - et révolutionnaire: il faut refonder la lutte féministe sur de nouvelles bases, à commencer par la reconnaissance et la rémunération du travail domestique invisible. Accusé de piéger les femmes en les renvoyant à leurs fourneaux, ce courant fut voué aux gémonies par la plupart des féministes. Et enterré. En replongeant dans les idées et les actions d'un mouvement qualifié d'«embryon d'Internationale des femmes», Louise Toupin remet à l'avant-scène l'originalité et la force politique de cette pensée, qui s'est incarnée notamment en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, en Allemagne, en Suisse et au Canada. Le salaire au travail ménager, fruit de plusieurs années de recherche, réinscrit dans l'histoire des idées féministes un chapitre évanoui, tout en offrant des outils critiques à nombre d'enjeux actuels dont le partage des tâches, le travail de soins, la division sexuée du travail, la conciliation emploi-famille, la sexualité comme travail et la reproduction sociale à l'échelle mondiale. Avec des entretiens accordés par les théoriciennes et pionnières Mariarosa Dalla Costa et Silvia Federici.