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La vallée du Saint-Laurent connaît des changements sans précédent dans les premières décennies du XIXe siècle. La population double tous les quarts de siècle en raison de la croissance naturelle des Canadiens et de l’immigration. Éperonnée par la flambée du commerce du bois, le pays s'ouvre désormais à un vaste marché. En quelques décennies, des fortunes imposantes s'érigent, on crée des institutions financières, on met sur pied des manufactures, on améliore le réseau routier terrestre et navigable et la vapeur vient révolutionner le transport fluvial. Le développement du commerce, la production de masse de certains produits en Europe et aux États-Unis, les échanges plus faciles entre ruraux et citadins, une augmentation certaine du niveau de vie moyen et, conséquemment, une plus grande consommation de biens de toutes sortes apporte un bien-être matériel qui se manifeste dans le confort de tous les jours. Dans un ouvrage qui fait le point sur de nombreuses années de recherche, Jean-Pierre-Hardy examine plusieurs aspects de la vie quotidienne au Bas-Canada: d'abord le chauffage et l'éclairage, deux aspects du bien-être aujourd'hui tenus pour acquis, qui n'étaient pas partagées également par tous à l'époque; ensuite, le mobilier et les accessoires décoratifs, un élément des intérieurs domestiques qui en dit long sur le niveau de fortune mais aussi sur le degré de culture des occupants; enfin, les différents soins que l'on accordait à son corps, source d'un bien-être personnel défini selon les normes de l'époque.