Prix public : 36,90 €
La profession d’historien jointe à celle d’éditeur procure des rencontres inattendues et exceptionnelles. Celle des Mémoires sur la dernière guerre de l’Amérique septentrionale entre la France et l’Angleterre se place aux premiers rangs de ces coups de cœur qu’un éditeur aime partager.C’est au gré de lectures, principalement du Journal de Louis-Antoine de Bougainville et de la Guerre de la Conquête de Guy Frégault qu’est apparue la silhouette de ce capitaine du régiment de Béarn. À la lecture de ses Mémoires, Pierre Pouchot se révèle comme un officier consciencieux, un fin diplomate, un remarquable observateur. Ainsi, par exemple, souligne-t-il en peu de mots, non sans humour, tout à la fois le courage des troupes françaises, l’importance militaire des Amérindiens alliés et leurs tactiques guerrières pleines de bon sens : « Cette avanture donna […] aux Sauvages, note Pouchot avec humour, la meilleure opinion possible de la bravoure des troupes françaises, par la fermeté qu’elles montrèrent depuis lors dans leurs détachements. Ils demandaient [s’étonnaient] toujours de ces François qui n’avoient pas d’esprit, et qui se faisaient tuer tout à découvert. » Odeur de poudre, fracas des canons, rivalités et alliances, grandeur et misère du soldat : le lecteur percevra surtout dans les Mémoires de Pierre Pouchot l’ampleur de cette guerre meurtrière, qui s’étala de 1754 à 1760, et scella le sort de la Nouvelle-France.Publié à Yvernon en 1781, l’ouvrage de Pouchot (1710-1769) a connu deux traductions anglaises, l’une en 1866, l’autre, largement annotée, en 1994, par Brian Leigh Dunnigan et publié par Old Fort Niagara Association