Prix public : 44,75 €
LAURÉAT DU PRIX LITTÉRAIRE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL 2004, ÉTUDES ET ESSAIS« Voici un livre brillant, incisif et inspiré, qui remet en cause aussi bien les courants de pensée prédominants en matière de rapport Blancs/Autochtones que les politiques et les programmes gouvernementaux destinés à redresser un déséquilibre social des plus gênants. Sont aussi remis en question, du même coup, la démarche de l’anthropologie, l’esprit des chartes et de la jurisprudence, les perceptions diffusées dans l’ensemble de la population et, enfin, certaines attitudes et pratiques ayant cours chez les Autochtones eux-mêmes.»Pour les initiés de l'histoire du Canada, le mot « réduction » rappelle les petites missions créées par les missionnaires jésuites, ancêtres des réserves indiennes actuelles. Pour l’auteur, le concept de réduction évoque plus largement la clôture organisée de l’univers des premiers Américains, comme lieu à la fois physique et imaginaire, géographiquement, politiquement, économiquement, juridiquement, mentalement. On trouvera ici une vingtaine de textes publiés depuis le début des années 1970 jusqu'à hier. Au gré des événements qui ont marqué le monde amérindien ces dernières années, au Nord du Québec surtout, ces essais s’attardent d’une manière ou d’une autre sur la condition contemporaine de la « classe » autochtone. « être Indien ou Inuit dans le monde d’aujourd’hui, » affirme l'auteur dans un style critique, vigoureux et sans ménagement, « n’est qu’une manière particulière parmi d’autres d’appartenir à la société moderne ». Sorte d'adieu à l’« Autochtone inventé », ce livre crucial, assis sur une complicité durable, à la fois pratique et réfléchie, avec certains « Amérindiens d'aujourd'hui », nourrit d'illustrations concrètes une espérance réalisable : celle de sortir ensemble, Autochtones et Autres, du régime historique de « la Réduction ».