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Entre 1693 et 1760, le tribunal royal de Montréal a traité diverses causes impliquant directement ou indirectement des enfants à naître et des nouveau-nés. Les grossesses cachées, les avortements, les infanticides et les abandons ou encore la violence envers les femmes enceintes et les viols faisaient hélas partie du quotidien. Ces crimes étaient perçus comme étant très graves parce qu'ils privaient un être de la vie, mais surtout parce qu'ils risquaient ainsi d'empêcher l'âme de l'enfant d'entrer au paradis, la condamnant à errer dans les limbes pour l'éternité. L'Église, appuyée par le gouvernement, entendait donc sévir durement. Mais en réalité, la répression de ces crimes s'avéra plutôt limitée. En considérant l'enfant à naître et le nouveau-né dans la procédure judiciaire en Nouvelle-France, Nathalie Poirier s'attarde sur les attitudes adoptées par les autorités coloniales face à l'enfance et contribue à déterminer l'importance que la société accordait à la vie de ces êtres fragiles. Historienne de formation, Nathalie Poirier a soutenu une thèse de maîtrise à l'Université d'Ottawa, dont résulte le présent ouvrage. Elle travaille dans le domaine de la recherche et a notamment publié des articles portant sur le patrimoine de la ville de Gatineau.