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De 1947 à 1963, Gérard Filion a dirigé les destinées du journal Le Devoir. Selon l'ex-journaliste Gilles Lesage, Filion et son rédacteur en chef adjoint, André Laurendeau, ont constitué «un duo d'enfer» et formé «un formidable tandem», «le plus solide et le plus efficace» que ce journal ait connu au cours de son premier centenaire. Gérard Filion se distingue par son style franc, direct et mordant, travaillant à la hache, donnant des coups francs et bien placés. Laurendeau use davantage de sa plume comme l'outil du chirurgien, décortiquant les situations au scalpel. Sous la direction de ce tandem, Le Devoir se démarque de la presse écrite d'alors en abordant des sujets délicats, voire controversés. La façon de les traiter, le choix des mots et, surtout, le fait de les porter sur la place publique vont renforcer la crédibilité du Devoir mais, en corollaire, lui attirer de nombreuses critiques. En s'intéressant aux questions de justice sociale, aux idéaux de liberté et à l'état de la démocratie, ou en prenant la défense des plus faibles et des plus démunis et en ne se privant pas, selon la formule d'Henri Bourassa, de «dénoncer les coquins», Le Devoir va déranger la quiétude de plusieurs. De plus, par ses prises de positions éditoriales, il se révèle un important témoin et un artisan de changements. Sans compter qu'il est également un précurseur dans plusieurs domaines, comme le démontrent les 70 éditoriaux réunis dans cet ouvrage. Sous la direction de Filion et Laurendeau, on assiste au passage de l'ère canadienne-française à l'ère québécoise. Michel Lévesque est politologue et historien. Il a publié plusieurs articles et ouvrages portant sur la politique canadienne et québécoise au XXe siècle. Ses intérêts de recherche portent particulièrement sur la démocratie, les idéologies, les partis politiques et les élections.