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Le médicament, au cours des âges, a connu diverses réceptions auprès des scientifiques et du public. Au début, chaque nouveau médicament était d'emblée accepté comme ce qu'on pourrait appeler la pilule miracle. Il était bien souvent présenté comme la nouvelle panacée, la solution à de multiples, sinon à tous les problèmes de santé. Ainsi, l'arrivée des antibiotiques allait marquer la victoire finale et totale de l'homme sur les infections, la morphine ou l'aspirine allaient sonner le glas de toutes les douleurs, etc. Avec les années et surtout après quelques échecs dramatiques de l'industrie pharmaceutique, comme la thalidomide, qui causèrent de véritables désastres, l'enthousiasme originel céda sa place à la tiédeur puis à la méfiance et même dans certains cas à la paranoïa. En nous décrivant la création et l'évolution d'une quarantaine des médicaments qui ont le plus changé nos vies, du premier vaccin aux traitements anticancéreux ciblés en passant par la pénicilline et la quinine, cet ouvrage ramène quelque peu un balancier qui, en un siècle à peine, s'est promené de la bénédiction du médicament à sa condamnation. Et pourtant, de mémoire d'homme, jamais l'espérance de vie ne fut plus longue qu'aujourd'hui. Jamais la mortalité infantile ne fut plus faible. Jamais, il n'y eut autant de centenaires. Est-il plus rentable d'investir aujourd'hui dans la recherche médicale et pharmaceutique que, plus tard, dans des gigantesques asiles qui devront prendre en charge toute cette population vieillissante qui souffrira d'Alzheimer? D'une façon ou d'une autre, nous connaîtrons bientôt la réponse.