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«L'homme qui ne peut qu'obéir est un esclave; s'il ne peut que désobéir, il est un révolté», écrivait le psychologue Erich Fromm en 1963. «Je suis loin de dire, continue-t-il, que toute désobéissance est vertu, et toute obéissance vice. Ce serait ignorer le rapport dialectique qui existe entre l'obéissance et la désobéissance.» Antigone, Socrate, Jésus, Thoreau, Tolstoï, Gandhi, Luther King, l'histoire regorge de contestataires qui ont fait avancer la civilisation. Sans compter les mouvements collectifs de dissidence: quakers, mormons, manifestants contre la guerre, contre les expériences atomiques, contre la pollution, contre la mondialisation néolibérale, etc. À partir d'un rappel de diverses manifestations d'objection de conscience et de désobéissance civile, l'auteur s'efforce de définir ces termes. Il fait surtout une analyse du phénomène d'un point de vue éthique. Il s'interroge enfin sur l'attitude que devraient avoir les dissidents, mais aussi les législateurs, les tribunaux, la police, la population. En son fond, l'objection de conscience n'est pas négative; elle n'est ni abstention ni passivité; elle doit, par sa force d'interpellation, témoigner des valeurs mêmes qui sont à sa source. De dérangeur qu'il est, l'objecteur devient ainsi un éveilleur de conscience.