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Les esprits les plus vigilants se méfient de nos jours de la beauté et des discours qu’on tient sur elle. L’art lui-même semble lui avoir tourné le dos. N’est-elle pas un masque jeté sur la laideur des choses, un mensonge qui cache l’iniquité des relations humaines, une fuite devant les exigences de l’action ? En même temps pourtant, la soif de beauté est inextinguible, comme l’attestent à travers le monde ces vastes publics enthousiasmés par les événements qui la célèbrent et les lieux qui l’incarnent. Peut-on retrouver la force originelle de la beauté, le sens de son appel, l’élan qui nous porte vers elle ? C’est le défi que l’auteur a voulu relever ici, en dirigeant son attention vers ce dialogue sensible avec les choses au travers duquel nous parvenons à habiter le monde. Ce n’est pas pour nous réfugier en des formes de beauté muséifiées que nous nous retournons vers les grandes oeuvres qui ont marqué l’histoire humaine et ce n’est point dans le but de nous replier en des sanctuaires inviolés que nous partons vers des sommets inaccessibles, des jungles impénétrables ou des îles oubliées. C’est plutôt pour retrouver ce qui nous semble essentiel, qui s’avère indépassable et que les brouhahas de l’actualité dérobent à nos entendements. L’approche de la beauté des choses, des existences et des oeuvres qui perdurent nous rappelle qu’elles restent là, à demeure, pour que nous puissions nous y ressaisir. Le recours à la beauté est un réenracinement. Un ressaisissement. Ces formes que nous retrouvons ne sont pas des coquilles vides pour des occupations transitoires. Elles sont des demeures sécrétées longuement par la nature ou l’humanité, habitées par l’esprit et qui nous invitent à les connaître, nous liant à elles, en sorte que nous nous connaissions à nouveau.