Prix public : 12,00 €
«Too big to fail», constatait-on durement en 2008, alors que la faillite de Lehman Brothers mettait l'économie mondiale à genoux. Trois ans plus tard, le G20 reconnaissait l'existence de 28 banques dites «systémiques», à la puissance telle que la défaillance d'une seule pourrait nous faire derechef culbuter dans l'abîme.<br /> Ces 28 banques, explique François Morin, constituent un oligopole qui est tout sauf d'intérêt public. Leur position dominante leur confère de facto des pouvoirs analogues à ceux des grandes institutions publiques notamment la capacité de fixer le prix de l'argent sans bien sûr partager ni leurs objectifs ni leurs devoirs. À coups de prises de risques massives et d'ententes frauduleuses, elles fragilisent les marchés, mais surtout exercent une influence politique telle qu'on chercherait en vain des puissances publiques en mesure de faire contrepoids. Faut-il chercher plus loin les causes de la crise politique qui traverse les démocraties occidentales? <br /> Faisant ici parler des données inédites, François Morin se montre catégorique: si nous voulons mettre les citoyens à l'abri de désastres financiers à venir, il nous faut abattre l'hydre bancaire et rapatrier la monnaie dans le giron du public. <br /><br />Professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Toulouse, François Morin a été membre du conseil général de la Banque de France et du Conseil d'analyse économique. Il a notamment publié Un monde sans Wall Street (Seuil, 2011) et La grande saignée (Lux, 2013).