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La dernière décennie de Michel Foucault a coïncidé avec l'agonie des espoirs de transformation sociale qui avaient marqué l'après-guerre. Face à cette «fin de la révolution», le philosophe a tenté de réinventer la manière dont nous pensons la politique et la résistance, ce que sa génération n'avait, jugeait-il, pas réussi à faire.
C'est dans cette perspective qu'il s'est intéressé au néolibéralisme en tant qu'outil permettant de repenser les fondements conceptuels de la gauche et d'imaginer une gouvernementalité plus tolérante aux expérimentations sociales, ouvrant un espace aux pratiques minoritaires et à une plus grande autonomie du sujet vis-à-vis de lui-même. Le moyen, en somme, de réaliser le projet énoncé à la fin de sa vie, celui de n'être «pas tellement gouverné». Et c'est ainsi que, dans sa quête d'une «gouvernementalité de gauche», Foucault a anticipé et contribué, en quelque sorte, au façonnement de la situation politique contemporaine.