Prix public : 19,00 €
Lancé à grande vitesse sur la voie de la prospérité à partir des années 1970, le vignoble beaujolais – tiré par sa locomotive « beaujolais nouveau » – a fini par dérailler à l'aube du troisième millénaire. De rendements irraisonnables en usage immodéré du sucre, le vignoble s'est fait punir par des consommateurs las de ces excès répétés. Et le succès quasi accidentel du controversé vin primeur s'est terminé en accident industriel. En vingt ans, la crise a balayé toutes les certitudes, effacé des milliers d'hectares et refoulé des centaines de vignerons. Elle a aussi réveillé des querelles intestines et fait renaître un soudain sentiment d'appartenance à la Bourgogne. Sur ce terroir meurtri, de nouveaux visages, de nouvelles couleurs, de nouvelles pratiques apparaissent. On redécouvre Jules Chauvet, le pionnier des vins naturels, on ausculte les sols et les audacieux de Lantignié envisagent la sortie des pesticides. Gros investisseurs et jeunes passionnés en mode start-up sortent le pays du gamay de sa dépression. Et si finalement le beaujolais, vignoble-musette par excellence, devenait l'un des vignobles les plus rocks de l'Hexagone ? Ce livre est le fruit d'une longue enquête de terrain – plusieurs dizaines d'entretiens – auprès des acteurs de la filière vin (producteurs, négociants, responsables professionnels, agronomes, sommeliers) mais aussi des partenaires de la viticulture (élus locaux, enseignants, inspecteurs du travail, spécialistes de l'eau, ingénieurs météo, etc.) et de personnalités publiques comme Bernard Pivot, Périco Légasse, Sébastien Lapaque ou Olivier Poussier. David Bessenay, journaliste dans le Beaujolais pendant près de dix ans, a été un témoin privilégié de la crise du vignoble. Il signe à 45 ans une remarquable enquête sur un vignoble singulier.