Prix public : 20,00 €
Dernièrement encore, des films destinés au grand public sont venus alimenter l'interrogation persistante que suscitent les crimes du nazisme et la deuxième guerre mondiale. Mais le nazisme ne se réduit pas aux attitudes qu'ont pu adopter à son égard les institutions et les individus, et sa nature - réaction contre le progrès du capitalisme ? expression de l'impérialisme allemand ? rempart contre la révolution bolchevique ? - fait toujours l'objet de débats et d'interprétations concurrentes. Dans cet ouvrage récent, Jean-Louis Roche se livre à une analyse critique de ces interprétations du nazisme, celles qui ont accompagné son avènement et celles qui se sont répandues depuis. Son point de vue est très affirmé : pour lui, en 1918, c'est la menace de la révolution communiste en Allemagne qui a contraint les classes dirigeantes à mettre fin à la guerre, sans que, malgré la chute de l'Empereur, les forces militaristes et impérialistes aient été vaincues. Ces forces n'auront alors de cesse que d'éliminer les potentialités révolutionnaires du prolétariat allemand, quitte à le jeter à nouveau dans la guerre. Dans un volume somme toute réduit pour le vaste champ qu'il couvre, Jean-Louis Roche ne s'arrête pas à la chute du nazisme. Il s'attache également au rôle des politiques et des idéologies antifascistes dans la défense de l'ordre établi. Un livre au ton parfois polémique, renvoyant à de très nombreux auteurs, connus et moins connus, nourrissant à coup sûr la réflexion critique à la fois sur ces événements historiques et sur l'invocation constante qui en est faite par les différents courants politiques des démocraties occidentales.