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Le 60e anniversaire de la libération des camps vient de rappeler la perversité du nazisme, qui visait à anéantir toute dignité de l'homme et à détruire tous les liens humains et spirituels qui ne procédaient pas de l'idéologie national-socialiste. Né le 16 juin 1920 dans le 6e arrondissement de Paris, élève à " Stanislas ", scout, entré chez les Franciscains, Gérard Cendrier veut consacrer sa vie à servir ses frères humains. Ne se dérobant pas à la réquisition du STO, il veut en faire un " service ". Chargé du " service d'Entr'aide de Cologne ", sa foi chrétienne l'incite à servir " la cohésion des travailleurs français " ; son activité débordante, l'organisation des loisirs, son dévouement aux malades, le service de la bibliothèque, etc., le mettent en évidence. L' " activité organisatrice répréhensible " (sic) de la " Mission Saint Paul " à Cologne est dénoncée à la police allemande par " un français engagé volontaire pour le travail en Allemagne ". Pourchassée pour le motif de " résistance spirituelle ", elle est systématiquement démantelée. Ainsi Gérard est-il envoyé au camp de concentration de Buchenwald avec une soixantaine de responsables et membres de l'organisation catholique française de la région " Cologne-Rhénanie ". II invite ses camarades à prier pour leurs bourreaux les plus sadiques : " Ce sont des malheureux et il faut, au contraire, accepter nos souffrances et les offrir à Dieu, en priant pour le salut de ceux qui nous font souffrir ". Cette " résistance non armée, écrit Joël Fortmann, jeune historien allemand, était uniquement une lutte contre une idéologie païenne ". Et il ajoute : " À l'époque actuelle où se répand l'hostilité contre les étrangers et où règne de plus en plus la persécution dans le monde entier nous avons besoin de modèles. Or les modèles existent : ils devraient être et doivent être donnés par l'Église à la face de toutes les nations ".