Prix public : 30,49 €
Farai chansoneta novele... Cette formule où la langue d'oc se laisse glisser vers la langue d'oïl est celle de l'élan naïf, bien que chargé d'un riche fonds culturel, par lequel explose aux XIIe et XIIIe siècles la poésie de « langue vulgaire ».Dans les années soixante, un jeune universitaire, Jean-Charles Payen, s'est identifié à cet élan, en exprimant ses flammes personnelles dans quelques poèmes, et surtout en diffusant largement la science, le jugement sûr et la fureur de comprendre qu'il appliquait à la littérature médiévale.La marque de son dynamisme ne s'est pas seulement imprimée sur ses étudiants, mais aussi sur ses collègues, même plus âgés que lui. Quelques-uns de ceux qui se sont enrichis à son contact ont tenté, ici, de suivre son élan interrompu le jour où il est allé rejoindre ce monde supérieur auquel un fil d'or semblait le relier. Ils ont donc cherché, dans les paroles qui nous restent des poètes du Moyen Âge, le secret qu'y cherchait Jean-Charles Payen.La volonté de créer parce que l'on se sent libre, la volonté d'être libre parce qu'on se sent créateur, ce n'est pas ce que croit reconnaître un regard superficiel jeté sur un temps qu'on voit plutôt soumis au modèle des traditions ; mais ces traditions, on le sent ici à travers des approches très diverses, ont peut-être été la base d'une liberté créatrice dont nous vivons encore les bienfaits.