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« Tout cela brisé parce qu’on n’a pas voulu comprendre que sa vie, qui lui permettait l’accomplissement du noble rôle qu’il avait choisi, avait plus de poids, même au point de vue “patrie”, que sa mort ».Ce cri du cœur de Justine, la grand-mère de l’auteur, extrait de sa lettre adressée fin 1916 au colonel, supérieur hiérarchique de son mari Auguste Philippe tué à Vaux quelques semaines auparavant, révèle l’attachement de ce couple d’instituteurs à cette vie dédiée à l’instruction publique qui, au-delà d’une utopique égalité des talents, donne à chacun, hommes, femmes et enfants, pauvres ou riches, les mêmes droits d’accéder au Savoir, seul moteur du progrès des civilisations.Internationalistes, pacifistes, jaurésiens, légalistes, syndicalistes enseignants de la première heure au temps où cela était interdit aux fonctionnaires, ils n’en sont pas pour autant intolérants, loin du trop facile schéma manichéen opposant « hussards de la République » au clergé conservateur. Ils vivent pour faire reculer l’ignorance, les superstitions, le racisme, l’inégalité des chances, ne confondant pas foi aveugle et spiritualité, en pleine compréhension des valeurs laïques issues du siècle des Lumières.