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Le document, sous toutes ses formes et modalités sémiologiques, constitue fondamentalement un artefact spécifique de mémorisation externe (par rapport aux mémoires individuelles internes) supportant et activant de nombreux processus cognitifs tels que perception (dont la lecture, l'écoute et la reconnaissance de formes), mémorisation et compréhension sous la forme de la construction de représentations internes du sens, recherche prospective ou rétrospective d'information, mais aussi conception, production, classement, ou encore d'autres procès plus spécifiques (comme traduction, annotation, résumé, extraction, etc.). Les sciences de la cognition se présentent ainsi d'abord comme une source irremplaçable de données et connaissances pour l'ensemble des acteurs intervenant dans la vie du document. Mais cette relation n'est pas unilatérale: la modalité numérique du document tend à devenir un objet de recherche et d'application par exemple pour la linguistique, la psycholinguistique ou encore l'ergonomie cognitive. Et ce qui est vrai pour le document électronique pris en soi comme unité de référence l'est aussi des systèmes d'information accueillant ces documents: ainsi, si tout concepteur se fait une certaine représentation de l'utilisateur, celui-ci se construit aussi une certaine image ou un ensemble de croyances à propos de ce qu'il peut attendre d'un système d'information donné (nature des informations, réactions, etc.). Celles-ci sont largement tributaires par exemple des modes de présentation de l'information, des relations entre les documents de facture traditionnelle et du document électronique, des interfaces, des formes d'interactivité admise, etc. Internet, qui devient en soi un objet de recherche non seulement en informatique mais aussi en linguistique ou même en sociologie, nous offre l'occurrence quasi-quotidienne d'apprécier les effets, positifs ou non, de la prise en compte de l'étendue, de la nature de tels facteurs, comme de leurs interdépendances.