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Réduit à une pure dimension culturelle (elle-même vidée de son contenu subversif) par ceux qui veulent éradiquer toute idée de révolution et de critique du capitalisme, Mai 68 ne fut pas un accident de l’Histoire sans suite. Pour de nombreux ouvriers, Mai 68 commence dès 1966 avec les révoltes à Caen, en Lorraine, à Fougères, à Redon ou à Saint-Nazaire ; avec un mouvement paysan en pleine mutation qui redécouvre l’affrontement avec la police ; avec un mouvement lycéen qui émerge plus d’un an avant les fameux événements. Sans en prévoir ni les formes ni le déroulement, il fallait être aveugle pour ne pas voir que de grandes choses se préparaient. La France ne s’ennuyait pas, la lutte des classes n’était pas rangée au rayon des antiquités, la classe ouvrière n’avait pas fait ses adieux. Mai 68, ce furent aussi de nouvelles formes d’organisation que l’on retrouvera tout au long des quarante années qui suivront : les Comités d’action, avec la volonté d’autonomie et la défiance vis-à-vis des structures syndicales et politiques. Autant dire qu’après les luttes et les expériences de l’hiver 2007 cela est toujours d’actualité ! Mai 68 ouvre une période de « divorce entre la classe politique, les médias, les intellectuels d’un côté et la société civile de l’autre », comme ils disent. Eh bien, tant mieux !