Prix public : 12,50 €
Comme il le fera avec Nous avons les mains rouges, la pièce de théâtre L’Ange au combat est l’adaptation d’un de ses premiers romans, La Lucarne (1945), qui est le résultat de divers écrits, souvent autobiographiques, dont certains remontent à 1938, tandis que d’autres ont été rédigés pendant la « drôle de guerre » ou l’Occupation. Ce roman, à la « langue parlée », met en scène Édouard Gallois, dont la vie ressemble beaucoup à celle qu’a connue Jean Meckert avant-guerre : à peine âgé de vingt-cinq ans, Édouard vit avec Gisèle dans un petit logement au <br /> septième étage d’un modeste immeuble parisien ; elle travaille dans une maison de publicité, alors que lui est au chômage et tente de gagner un peu d’argent comme camelot. Universaliste, il lutte pour la création d’une « armée de la paix » qui empêchera, en cette année 1939, la guerre qui s’annonce. Un engagement aux allures <br /> mystiques qu’il veut partager avec Gisèle qui ne le comprend pas, le méprise et tente de le tuer.<br /> La pièce, quant à elle, souligne le lien singulier <br /> d’Édouard, « un fou, un prophète, un type qui n’est pas comme tout le monde », et de Lucette, dont l’amour « prend la vigueur d’un sacrifice et le poids d’une folie ». Face à eux, se dresse le conformisme de Gisèle qui se moque de leur naïveté et les rejette brutalement : « Tous les deux possédés ! Moi, j’ai peur, tu m’entends ! J’ai peur et je m’en vais ! Peur de vous tuer tous les deux ou de vous jeter des pierres ! »<br /> Meckert adresse une copie de l’adaptation pour la scène de La Lucarne à Gaston Gallimard en avril 1948, espérant une publication de sa pièce, puis une autre l’année suivante à Jean-Louis Barrault, lequel propose à la Radiodiffusion française de la jouer avec sa troupe. Proposition acceptée, L’Ange au combat est diffusé sur les ondes le 6 février 1 950. Mais la pièce ne sera jamais mise en scène.<br />