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Des expressions comme le "guêpier espagnol" ou "l'ulcère espagnol" sont fréquemment employées pour qualifier "l'affaire d'Espagne" menée par Napoléon à partir de 1808.
Il s'agit en effet du premier échec militaire et politique de l'Empereur. Echec militaire : en juillet 1808 les troupes napoléoniennes sont battues en rase campagne. En 1813, la péninsule est perdue. Echec politique : l'abdication forcée de la famille royale espagnole et le transfert de la couronne à Joseph Bonaparte n'assurent pas à Napoléon la soumission du royaume. Bien au contraire : partout où les Espagnols le peuvent, ils résistent aussi bien à l'occupation française qu'au changement dynastique, grâce à un puissant mouvement patriotique et à l'aide anglaise.
La réaction des Espagnols a surpris les contemporains. Napoléon, en leur offrant une constitution réformant la monarchie, croyait les satisfaire. Or, ils ont rejeté les solutions imposées par la France à la crise de leur régime. Curieusement, cette réaction au nom du roi et de la religion débouche sur une révolution libérale. L'objet de ce livre, version remaniée d'une thèse de doctorat d'histoire, est de partir du point de vue espagnol pour saisir la manière paradoxale dont les événements se sont déroulés.
L'organisation des résistants, qui retournent à leur profit des concepts révolutionnaires français comme le droit des peuples ou la souveraineté nationale, et la détermination patriotique, qui se traduit par une lutte sans merci de la guérilla, entravent la réalisation des projets napoléoniens. La compréhension de ces années cruciales nécessite donc de prendre la mesure de l'originalité du processus de résistance et de révolution pendant la Guerre d'Indépendance espagnole.