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<p>Les publications sur le gouvernement d'entreprise ont fait florès au cours des dernières années. Elles ont permis de mieux connaître et de mieux comprendre comment les entreprises adaptaient leurs modes de gestion à l'évolution de leur environnement. Toutefois, la plupart des travaux récents se sont concentrés sur un lieu de gouvernement, le conseil d'administration, et sur un "angle d'attaque", celui de l'efficacité relative de tel ou tel type de gouvernement d'entreprise. Dans ce numéro de la Revue d'économie financière, nous avons cherché à ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur ce thème. Tout d'abord, nous avons cherché à contribuer au débat sur la convergence des modèles de gouvernement d'entreprise. Puis, nous espérons avoir, si ce n'est ouvert, au moins relancé le débat sur le rôle des investisseurs institutionnels. Enfin, nous avons choisi de publier quatre articles qui traitent du thème du gouvernement d'entreprise sous un angle pointu et original.</p><p>Les trois premiers articles de cette livraison posent très bien le problème de la convergence des modèles de gouvernement d'entreprise. Alors que la lourdeur et l'opacité des modes de contrôle interne, la primauté à la cooptation, le poids toujours prépondérant des banques, une certaine forme de protectionnisme qui en découle, sont et restent les traits distinctifs du capitalisme allemand, l'exception française semble avoir perdu, depuis quelques années, de sa superbe. Force est de constater que sous les coups successifs du rapport Viénot ainsi que de certains textes de loi, les règles de fonctionnement des entreprises françaises ont évolué dans le sens d'une plus grande lisibilité. Se dirige-t-on vers un régime unique de gouvernement d'entreprise ? Il semble bien que non. L'émergence d'actionnaires, certes minoritaires, mais de moins en moins, et de plus en plus sûr d'eux, constitue un élément incontestable d' "hybridation" des deux modèles de stakeholding et de shareholding.</p><p>Les sept articles qui suivent ont, au moins, un mérite collectif : celui de réunir de nombreux points de vue sur l'influence des investisseurs institutionnels, alors même que la plupart des auteurs s'accordent à penser que le capitalisme a changé du fait de l'institutionnalisation croissante de la gestion de l'épargne. Si ces quatre premiers articles visent à prendre la mesure du pouvoir ainsi que des performances des investisseurs institutionnels, les trois suivants cherchent davantage à qualifier l'impact qu'a ce nouveau pouvoir sur les entreprises.</p><p>Les quatre derniers papiers de ce numéro sont moins homogènes que les précédents par le thème qu'ils abordent. On pourrait dire que c'est de leur nature même, puisqu'ils illustrent une tendance récente de l'analyse du gouvernement d'entreprise qui vise à aborder ce sujet sous l'angle des approches sectorielles afin de mieux saisir certains mécanismes de la dynamique d'organisation des entreprises. Chacun de ces quatre articles explore une voie nouvelle d'appréhension de l'évolution, non pas du, mais des gouvernements d'entreprise. Preuve s'il en est que de nouvelles pistes de recherche existent qu'il convient d'explorer.</p>