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<p>L'introduction réussie de l'euro dans la vie courante le 1er janvier 2002 a pu conforter l'opinion publique dans l'idée que l'Union monétaire avait débuté à la même date. Il est vrai que le passage à la troisième étape de l'Union économique et monétaire (UEM), le 1er janvier 1999, s'était déroulé sans heurt et de manière presque inaperçue. Or c'est bien le 1er janvier 1999 que s'est situé le changement radical de régime monétaire, par la fusion de dix politiques monétaires nationales et la mise en place d'une politique monétaire unique de la zone euro, définie par le Conseil des Gouverneurs de la BCE et mise en oeuvre par les Banques centrales de l'Eurosystème au moyen d'instruments et de procédures parfaitement homogènes.</p><p>C'est aussi le 1er janvier 1999 qu'un modèle de policy-mix parfaitement inédit et original a été mis en place dans la zone euro. Ce modèle associe une politique monétaire unique et des politiques budgétaires qui restent, pour l'essentiel, de la compétence des Etats membres (et sous le contrôle des parlements nationaux), tout en s'inscrivant dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance et des grandes orientations de politique économique (GOPE), qui sont les deux principaux instruments de coordination macroéconomique de l'UEM.</p><p>Cette période de trois ans n'autorise certainement pas à dresser un bilan complet, encore moins d'établir des comparaisons très pertinentes avec des unions monétaires dont la création peut remonter à plus d'un siècle. Il est néanmoins possible d'en tirer quelques enseignements, comme en témoignent les contributions réunies dans ce volume. Ces dernières incitent finalement moins à s'attarder sur le bilan esquissé de ces trois premières années qu'à anticiper les étapes et les progrès à venir de l'UEM. Les imperfections soulignées dans les domaines de la politique monétaire unique, de la coordination macroéconomique et du policy mix, de l'intégration des marchés, si elles peuvent être encore mises sur le compte d'une période de rodage, devront inévitablement être prises en compte : d'abord pour améliorer le fonctionnement de l'UEM actuelle, ensuite pour préparer celle de demain.</p><p>A cet égard, le défi principal est l'élargissement de l'UE, puis de l'Union monétaire, à 27 membres ou plus. Au cours de ce processus l'intégration monétaire doit rester le facteur de convergence et d'unité qu'elle a été ces trente dernières années.</p>