Prix public : 9,00 €
Cet ouvrage est une version adaptée pour le public français d'un ouvrage qui est paru chez Boréal au Québec. De manière très simple et concrète, l'auteur montre la place qu'occupe la science dans la société aujourd'hui, la manière dont elle se fait, le rôle qu'elle peut tenir dans le débat public. Il explique clairement ses objectifs dans la préface du livre : Nous vivons aujourd'hui dans un monde que l'on peut dire à " haute teneur scientifique ", comme on dit d'une essence qu'elle est à " haute teneur en octane ". Mais au-delà des clichés sur le génie et l'excentricité des scientifiques, que sait-on vraiment de la science ? Ou plutôt des sciences ? De la méthode scientifique et de ses transformations? Du rôle des instruments en sciences ? Des nombreuses controverses qui ont marqué son histoire du xviie siècle à nos jours? La science fait-elle partie de la culture ? Les scientifiques peuvent-ils croire en Dieu ? Que penser des mouvements créationnistes ? Quels sont les liens entre la science et l'économie ? Comment fonctionnent les communautés scientifiques ? En adoptant une approche que l'on pourrait qualifier d'ethnographique plutôt que simplement 'critique', il s'agit de proposer un regard sociologique sur les modes de fonctionnement des sciences et leurs transformations du xviie siècle à nos jours. Le défi à relever consiste à décrire et à décortiquer les pratiques scientifiques sous leurs multiples aspects : historiques, conceptuels, sociologiques, économiques, politiques et même religieux. Même si on continue à montrer la figure d'Einstein pour incarner la science - comme on le fit amplement lors de l'année internationale de la physique en 2005 - la science du 21e siècle a peu à voir avec celle du début du 20e siècle et encore moins avec celle du 17e siècle. De solitaire elle est devenue collective, d'artisanale elle est passée au stade industriel et fortement mécanisé et instrumenté. De locale elle est devenue internationale, les équipes étant le plus souvent composées de chercheurs de différents pays. Le rôle et la place des intérêts privés dans la recherche universitaire se sont accrus de façon importante depuis les années 1980, remettant ainsi en cause une autonomie trop souvent tenue pour acquise. La course aux revenus et aux brevets a fait apparaître son lot de fraudes et de conflits d'intérêts. Ce sont ces transformations majeures du champ scientifique et de son mode de fonctionnement que nous proposons ici d'analyser pour faire comprendre que derrière la fixité du vocable " science ", les réalités et les pratiques que le terme recouvre au 17e et au 21e siècle sont radicalement différentes mis à part, peut-être, un même idéal de rendre raison du monde naturel (et social) et de ses manifestations. J'ai donc regroupé ces entretiens en cinq chapitres, abordant d'abord la méthode scientifique et ses transformations pour ensuite étudier les relations entre les sciences et l'économie, la culture et la religion, pour terminer avec une analyse de l'évolution des aspects institutionnels de la science. L'auteur : Yves Gingras est professeur à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). D'abord rattaché au département de sociologie, il enseigne aujourd'hui au département d'histoire. Il a été directeur du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST) et occupe aujourd'hui la Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences. Après l'obtention d'une maîtrise en physique de l'Université Laval, il compléta un doctorat en histoire et en sociopolitique des sciences à l'Université de Montréal en 1984. Sa thèse, intitulée "Les physiciens canadiens : généalogie d'un groupe social, 1850-1950", fut publiée en 1991 simultanément en anglais et en français sous le titre : Les origines de la recherche scientifique au Canada : le cas des physiciens aux éditions Boréal et Physics and the Rise of Scientific research in Canada aux éditions McGill-Queen's. De 1984 à 1986, il fut chercheur postdoctoral au Department of the History of Science de la Harvard University. En 2000, il a été Dibner Fellow au Dibner Institute for the History of Science and Technology du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il a aussi été professeur invité dans plusieurs universités françaises, au CNRS, à l'EHESS, de même qu'à l'Université de Toronto où il est professeur affilié à l'Institute for the History and Philosophy of Science and Technology. Yves Gingras est aussi un communicateur scientifique et, depuis 1997, il tient une chronique mensuelle à l'émission " Les années lumière de la radio de la Société Radio-Canada ".