Prix public : 8,00 €
Enjeu du livre : La précarisation de l'enseignement supérieur et de la recherche publics est une réalité peu connue, et pour partie rendue invisible, dans un univers que l'on imaginerait comme protégé : elle affecte pourtant de plus en plus le travail et les travailleur·e·s de ce secteur dans leur ensemble. Fondé sur une enquête conduite en 2009 ainsi que sur des travaux et rapports variés, cet ouvrage livre un diagnostic lucide sur les mécanismes de cette précarisation, qui apparaît comme un élément d'une déstructuration plus globale, organisée et méthodique : mise en concurrence généralisée, et particulièrement forte au moment de l'entrée dans la carrière, au nom de l'efficacité ; remise en cause des statuts et des règles définissant les conditions de formation et construction d'une relation de travail durable au nom de la flexibilité ; pilotage de la recherche par projets et financements sur contrats courts, au nom de la nécessité de répondre à la demande sociale du moment. A travers le cas exemplaire du monde de l'enseignement supérieur et de la recherche, ce livre dévoile donc les effets d'une politique qui consiste à constituer la précarité en norme de fonctionnement choisie : la dégradation des conditions de travail poussée jusqu'aux limites de l'exploitation illégales, la destruction des collectifs et des conditions de la collaboration entre individus ou entre entités institutionnelles de recherche, l'abandon des projets et des investissements de long terme. Tout cela au bénéfice, finalement, des structures privées. Loin de s'en tenir à un simple diagnostic, ce livre propose un certain nombre de directions pour mener une autre politique. Il s'adresse ainsi aussi bien à tous ceux qui sont liés à l'enseignement supérieur et à la recherche, aux personnels, mais aussi aux postulants, et plus largement à tous les étudiants, à leurs parents, à tous ceux qui sont concernés par l'enseignement, l'innovation et le développement du savoir. Auteur·e·s : Le collectif P.E.C.R.E.S. (Pour l'Étude des Conditions de travail dans la Recherche et l'Enseignement Supérieur) est composé de : Charles-Antoine Arnaud (ingénieur de recherche statisticien en géographie au CNRS) Isabelle Clair (chargée de recherche en sociologie au CNRS) Annick Kieffer (ingénieure de recherche en sociologie au CNRS) Wilfried Rault (chargé de recherche en sociologie à l'INED, Paris) Christine Roland-Lévy (professeure de psychologie sociale à l'université de Reims Champagne-Ardenne) Les auteur.e.s sont les maîtres d'ouvre d'une enquête sur la précarité dans l'ESRP menée en 2009. Cette enquête a suscité plus de 4 000 réponses et permet de faire le point sur les conditions de travail et de vie des personnes travaillant pour l'ESRP dans un statut précaire, ce qui n'avait jamais été fait auparavant.