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Depuis quelques années, le mot " évaluation " agite le monde de la recherche et de l'enseignement supérieur. On veut tout évaluer : les enseignants, les professeurs, les chercheurs, les programmes de formation et les universités. Les indicateurs " d'excellence " et de " qualité " se multiplient sans que l'on sache toujours sur quelles bases ils ont été construits. Parmi les outils utilisés pour mettre au point ces nombreux " indicateurs d'excellence " qu'une vision gestionnaire de l'enseignement supérieur et de la recherche tente d'imposer à tous comme une évidence, une place de choix est aujourd'hui accordée à la bibliométrie. C'est ainsi que la mesure du nombre de publications et de citations en vient à définir la valeur des recherches. Il est donc essentiel de bien comprendre les propriétés spécifiques des indicateurs bibliométriques les plus courants et leurs champs d'application. D'une part, il est impossible et même non souhaitable d'échapper aux évaluations et, d'autre part, un pilotage de la recherche par des indicateurs mal construits peut avoir des effets particulièrement désastreux. Tel est le cas du célèbre classement de Shanghai. Il possède toute une série de faiblesses ce qui devrait conduire à l'écarter et pourtant, en France comme dans le monde entier, chez les politiques comme chez les présidents d'université, l'objectif prioritaire est d'y améliorer sa position ce qui conduit à des choix de politique d'enseignement et de recherche inadaptés. Ce livre, écrit avec un grand souci de pédagogie, présente l'évolution de ces indicateurs, leur fonctionnement et les mécanismes de leur détournement. De manière globale, il apporte un exemple supplémentaire des effets néfastes d'une utilisation aveugle ou bureaucratique de critères d'évaluation purement quantitatifs appliqués d'une manière mécanique qui conduit au développement d'une logique de concurrence pour la concurrence, où l'indicateur n'est plus la mesure mais l'objectif de la performance. Il s'adresse bien sûr aussi à tous ceux qui s'intéressent à l'enseignement supérieur et la recherche, à ceux qui y travaillent et à ceux qui y étudient. A ceux aussi qui doivent choisir vers quelle université s'orienter ou encore ceux qui s'interrogent sur la position de la France dans la recherche mondiale. Yves Gingras est sociologue des sciences à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), où il a contribué à la fondation de l'Observatoire des sciences et des technologies (OST). Depuis 1997, il tient une chronique scientifique à l'émission radiophonique Les Années lumière sur la Première Chaîne de Radio-Canada. Yves Gingras connaît bien les différents aspects de la recherche à la fois en sciences " exactes " et en sciences sociales, aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe. C'est à ce titre, qu'Yves Gingras est intervenu dans le débat sur l'évaluation des universités et des chercheurs. Il a publié chez Raisons d'agir, Propos sur les sciences, avec Yannick Villedieu en 2010