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Jusqu’aux années 1980, la politique sous la Ve république s’est caractérisée par l’opposition entre deux blocs, respectivement de gauche et de droite. Depuis, la vie politique française est en situation de crise : ces blocs se délitent. L’éloignement des partis de gouvernement de l’ensemble des classes populaires semble inexorable qui laisse sur la touche, d’un côté, artisans, commerçants, très petits entrepreneurs déçus par une droite jugée trop timide dans la réforme libérale et, de l’autre, ouvriers et employés, hostiles aux réformes dont est porteuse une unification européenne d’inspiration libérale à laquelle le parti socialiste est farouchement attaché. La présidence Hollande n’est ainsi pas une anomalie dans l’histoire de la gauche de gouvernement mais la vaine tentative poursuivie depuis les années 80 de constituer un Bloc bourgeois enraciné dans la pensée « moderniste » et l’abandon des classes populaires En réaction, le pôle « souverainiste », hostile à l’UE et à la monnaie unique, plutôt protectionniste, est traversé par des contradictions majeures portant principalement sur le marché du travail et la protection sociale. Les perspectives de la politique et de l’économie française, et même l’avenir du « modèle français », dépendent donc de l’issue d’une crise politique qui n’est donc pas liée à des querelles d’appareils et encore moins de personnes, mais à la difficulté de former un nouveau bloc dominant. Elle est loin d’être terminée.