Prix public : 23,00 €
Le livre ÉLIE. AL-Kahira, 1913-1942 est le second volume de la trilogie Bien-aimés les souffrants..., la grande saga de la dhimmitude explorée à partir du cas égyptien. Il couvre la période 1913-1942 avec cette vie des familles dont les péripéties ont occupé le premier volume. C'est l'époque de la Première guerre mondiale, des nationalismes et du génocide des Arméniens dans l'empire ottoman agonisant, du sionisme. Un peu plus tard apparaissent le fascisme italien et le nazisme dans l'Allemagne vaincue. Élie est un journaliste du Caire, très au fait des idées nouvelles, sioniste, et bien informé par ses amis chrétiens arméniens et assyriens des massacres et des persécutions qu'ils subissent pendant la guerre. L'ombre des génocides dans l'empire ottoman assombrit les perspectives d'avenir des communautés raïas, dans les nouveaux États issus du dépècement de la Turquie triomphent le panarabisme et le panislamisme. Au Caire (Al-Kahira), Kemal, fils de l'officier turc Ramadan et ami d'enfance d'Élie, opte pour une Égypte indépendante, et rejoint, après son mariage avec une Allemande, les milieux nazis et les Frères Musulmans. Les descendants de la famille Lourtiel militent quant à eux pour le communisme. Kemal ne découvrira qu'à la veille de sa mort que sa mère, la belle et passionnée Nourmahal, était une esclave juive yéménite. Le livre se termine en 1942 quand son fils, devenu à son tour officier dans l'armée égyptienne, s'éprend d'une arrière-petite-fille de Moïse... Le livre d'ÉLIE traverse ainsi la période la plus déterminante de notre histoire, de la veille de la première guerre mondiale à « l'apogée » du IIIe Reich au début des années quarante. Ce sont ces événements qui ont profondément ébranlé la puissance et le prestige des Européens dans le monde jusqu'à aujourd'hui, mais ils ont été si considérables pour notre continent que nous connaissons peu la manière dont ils ont affecté les puissances et les populations d'Orient. Or c'est à ce moment-là, dans cette partie du monde que furent jetés les germes de ce qui se joue à présent en plein cÅur du continent européen : l'explosion des revendications religieuses et communautaires. C'est là que s'est noué en détail ce qui aujourd'hui s'affirme de toutes parts et à quoi la défaite des Empires centraux puis du nazisme, la décolonisation des anciennes conquêtes européennes, l'épuisement de l'Union soviétique n'ont pas pu mettre un frein. Ainsi la fin du joug ottoman n'aura pas été la libération des Arméniens mais le prélude d'un génocide qui servira de modèle à celui des nazis, alliés des Turcs à ce moment, et ceux-ci ne semblent pas avoir épuisé aujourd'hui toutes les conséquences de cet héritage. Les romans de Bat Ye'or nous rappellent que l'histoire n'est pas l'affaire d'une seule génération et qu'elle ne se laisse saisir qu'à l'affut de la vie secrète des peuples. AUTEURVoici la légende de Bat Ye'or, racontée par Valérie Toranian dans la Revue des deux mondes (décembre 2020) : Lorsqu'elle fuit fuit avec sa famille les persécutions antisémites du régime de Nasser en 1956, Bat Ye'or (Fille du Nil) a 23 ans. Elle menait une vie aisée au sein de la bourgeoisie juive du Caire et rêvait de devenir romancière. En Égypte j'écrivais beaucoup mais j'ai tout brûlé avant de partir par peur d'être fouillée à la frontière. Réfugiée à Londres, elle reprend la plume. Elle veut raconter l'histoire de ce monde englouti, la fin de la communauté juive d'Égypte. Elle se plonge dans l'étude de la condition des juifs et des chrétiens en terre d'islam pour mieux documenter son roman. Et cette quête va dominer sa vie pour les cinquante années qui suivent. Bat Ye'or se fera connaître par son travail sur la dhimmitude, qui décrit le statut des non-musulmans et bouscule le consensus historique irénique de l'époque. Non, juifs, chrétiens et musulmans ne vivaient pas en paix et en harmonie en Orient. C'était même tout le contraire. Et hormis quelques heureuses parenthèses, le sort de ces peuples fut plutôt une longue succession de persécutions. Aspirée par l'étendue de sa tâche, s'obstinant à faire connaître cette réalité historique d'autant plus qu'elle était vivement contestée par certains universitaires institutionnels, Bat Ye'or retarde l'écriture du roman qui pourtant continue de l'obséder. Elle produira de nombreux et importants essais.Il aura fallu toute une vie - et quelle vie ! - pour que puisse se déployer dans toute sa richesse cette saga familiale que Bat Ye'or publie enfin à l'âge de 87 ans. MOÏSE. AL-KAHIRA,1818-1882 a été le premier tome d'une trilogie épique et bouleversante, Bien-aimés les souffrants... Ce grand roman de la dhimmitude du XIXe et du XXe siècle (...). Bat Ye'or est une conteuse. Ses personnages l'habitent depuis si longtemps qu'ils sont façonnés, pétris de vérité, comme seul le roman peut rendre la vérité. (...)Ce livre vous hante longtemps après sa lecture. Comment ne pas le mettre en résonance avec notre actualité ? (...) La Guerre aux raïs, aux infidèles n'est pas finie. Ceux d'Égypte ont été chassés à jamais. Bat Ye'or leur redonne vie dans ce roman somptueux. » (Valérie Toranian, Revue des deux mondes, décembre 2020.)Bat Ye'or a publié notamment (chez Les provinciales) : Le Dhimmi. Profil de l'opprimé en Orient et en Afrique du nord depuis la conquête arabe (2017) , L'Europe et le spectre du califat (2010) , De la découverte du dhimmi à Eurabia. Autobiographie politique (2017) , Le dernier khamsin des Juifs d'Égypte, roman (2019) , Moïse. Al-Kahira, 1818-1882, roman (2020).PRESSE (à propos des précédents récits de Bat Ye'or)« Moïse, de Bat Ye'or, juive originaire d'Égypte, est le premier tome d'une somptueuse saga familiale qui commence au Caire (Al-Kahira) au XIXe siècle. Un livre qui, en cet automne, brille comme une lumière dans un tunnel. » Franz-Olivier Giesbert, Le Point.« Un roman mélodieux, puissant et beau comme un psaume de David. » Sébastien Lapaque, Le Figaro.Ce récit est une respiration incroyable en même temps qu'une plongée dans l'histoire glaçante de notre monde moderne. S'y dévoilent des épreuves de vie, corrélées à la grande Histoire de façon magistrale. Cela agit exactement comme si une pièce maîtresse avait manqué jusqu'à présent et se trouvait exposée sous la narration... Jérôme Ellul, Commentaire. Ce livre vous hante longtemps après sa lecture. Comment ne pas le mettre en résonance avec notre actualité ? La Guerre aux raïs, aux infidèles n'est pas finie. Ceux d'Égypte ont été chassés à jamais. Bat Ye'or leur redonne vie dans ce roman somptueux. Valérie Toranian, Revue des deux mondes.