Prix public : 14,50 €
La fin des régimes à parti unique confronte les pays d'Afrique et d'Europe de l'Est à une redéfinition de la démocratie qui passe par la considération de leurs expériences historiques et culturelles et l'application d'une norme démocratique “universelle”. Or, la sortie des systèmes post-coloniaux (Afrique) et socialistes (Europe de l'Est) s'est accompagnée de phénomènes de résistance, de rémanence et de permanence des modes de pensée hérités de l'idéologie passée (coloniale ou soviétique). Et c'est encore à partir d'elle que la nouvelle réalité politico-sociale est interprétée. Ainsi, par exemple, pour les élites maliennes l'empire médiéval, tel que défini par les administrateurs-ethnographes coloniaux, continue de jouer un rôle central dans la conception de l'État national ; ou l'invention d'une ethnicité ukrainienne post-socialiste à partir de concepts issus de l'ethnologie soviétique ; et encore l'émergence en Haïti d'un modèle “néo-colonial” qui soutient les inégalités au sein de la société contemporaine. Autant d'exemples ici, et de nombreux autres dans la publication, soumis à la réflexion d'historiens et d'anthropologues, afin de mieux saisir deux expériences historiques fondamentales, le post-colonialisme et le post-socialisme, comparables par leur amplitude, leur contemporanéité et la similitude de leurs mécanismes idéologiques.