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Pour en finir avec la prison s'inscrit en rupture avec les discours les mieux partagés sur l'institution pénitenciaire : le sécuritaire et l'humanitaire. Entre ceux qui exigent un régime plus sévère et ceux qui revendiquent pour l'entrée du droit dans les prisons, le faux débat occulte la véritable question : à quoi servent les prisons aujourd'hui ? Pour Alain Brossat, « l'énoncé inavouable sur lequel se fonde le fonctionnement de l'institution pénitenciaire est celui-ci : il y a, parmi la population, une part incompressible dont le statut est celui de l'irrécupérable. Pour cette part, ce n'est pas la dynamique de l'inclusion qui est à l'œuvre, mais bien le décret d'abandon.» C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de bonne prison. « Il ne se passera pas longtemps avant que la prison apparaisse aux yeux des vivants comme le signe irrécusable de l'état de brutalité, d'arriération des mœurs et des sensibilités dans lequel vivait l'humanité au XXe siècle, et encore au début du XXIe. » Alain Brossat est philosophe. Il a notamment écrit Le Corps de l'ennemi, hyperviolence et démocratie (La Fabrique, 1998).