Prix public : 9,20 €
Janvier 1999. L'auteur prend un train de banlieue avec un billet de seconde. Le compartiment est vide (il est 15 heures 30). Il sort son journal. Dix secondes après le départ, surviennent trois contrôleurs qui lui disent qu'il est dans un wagon de première. Ils lui réclament ses papiers d'identité et une amende de 100 francs. Il refuse et déclare qu'il va aller immédiatement en seconde. Les contrôleurs ne l'entendent pas ainsi et tout commence à se gâter. Baumgarten est conduit au commissariat de Versailles où il va passer 23 heures en garde à vue. Il raconte ce qu'il voit, ce qu'il ressent, les petites abominations, les jeunes « délinquants », et les rêves éveillés qui le traversent alors. Cela commence en juin 1942 avec l'étoile jaune, quand il avait dix ans. Baumgarten décrit ce que vivait un gamin juif sous l'occupation, puis les années cinquante où, lycéen, il est membre de l'organisation trotskiste de la jeunesse. Il raconte l'organisation du cercle « Transition » au lycée Condorcet et dans le quartier Saint-Lazare. Il y fait adhérer un certain Félix Guattarri, et se trouve plongé dans les confrontations avec le PCF, notamment dans les fameux meetings des Sociétés savantes pour la défense de la Yougoslavie. Ces souvenirs amènent Baumgarten à l'actualité, commentée avec humour mais sans nostalgie ni ressentiment. Dans sa postface, Sophie Wahnich explique en quoi ce texte est un radeau, une tentative pour ne pas sombrer dans la désespérance d'un temps de très faible intensité politique: l'inquiétude latente d'un présent délétère est relié au sentiment de la franche catastrophe du régime de Vichy, le présent au passé, l'intensité faible à l'intensité forte, la fictionnalisation du présent au témoignage sur le passé.