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La mise au travail forcé sur le continent américain de travailleurs africains sous le statut d’esclaves inspira des règlementations juridiques sous forme d’une multitude de codes destinés à maintenir ces travailleurs sous la domination de leurs propriétaires, les maîtres. Ils furent aussi destinés à affirmer l’autorité des États européens sur l’organisation de sociétés coloniales mais aussi esclavagistes et devenant progressivement créoles, qui ont émergé aux Amériques à partir du XVe siècle, loin de l’Europe. S’instruire du droit au service des esclavages permet de prendre la mesure de l’historicité d’un système de production qui n’a pas été inventé pour le « Nouveau Monde » des Amériques, mais exporté du « Vieux Monde » méditerranéen qui était déjà en lien avec les réseaux de traites d’esclaves de l’Afrique sub-saharienne depuis des siècles. Cet effort permet aussi de prendre la mesure de l’importance de la nouvelle économie agro-industrielle de l’époque pour la production de sucre notamment. Ce « progrès économique » de l’époque fut aussi fondateur de nouvelles sociétés que les administrations judiciaires sous l’autorité des États européens colonisateurs des Amériques se sont efforcées de gérer et de contrôler tant bien que mal dès leur origine. C’est aussi avec le droit que l’esclavage a été instauré et maintenu. Enfin, la permanence des débats juridiques et des évolutions de la loi qui ont aussi duré des siècles, révèle toutes les questions humaines, sociales, économiques, philosophiques et morales qui ont émergé tout au long du développement de l’esclavage sur le continent américain jusqu’à son abolition. La mise en esclavage de travailleurs africains déportés aux Amériques n’allait pas de soi, fussent-ils Noirs.