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La danse est une arme En février 1932, six étudiantes en danse moderne, politiquement engagées, forment le New Dance Group et donnent une représentation lors d'un rassemblement communiste à Manhattan. En dansant dans les syndicats et les salles de spectacles, elles protestent contre les problèmes les plus urgents de la Grande Dépression: de la famine à la condition des sans-abri en passant par le chômage et la ségrégation raciale. Loin d'être de simples actrices de l'agitprop, elles sont en relation directe avec l'intelligentsia de gauche de New York et sont attirées par les principes artistiques de l'esthétique moderne. En 1936, le New Dance Group rompt son affiliation directe avec le parti communiste, l'un de ses membres affirme: «Nous n'étions pas communistes. Nous croyions simplement à tout ce qu'ils croyaient.» Le groupe continue pourtant de défendre les idéaux de gauche. À la fin des années 1930, il se produit sur les scènes grand public et inaugure un processus qui atteint son apogée en 1948 à Broadway. Les danses de protestation ont ainsi formé un front culturel qui, au moment de la Guerre froide, n'a pu être maintenu pour des raisons politiques. Ce livre fait revivre le passé du New Dance Group, en mettant en avant les interactions entre la danse et la politique américaines. Elle évoque les liens initiaux entre le New Dance Group et la gauche radicale, des liens occultés par les historiens et les danseurs pour protéger les membres du collectif. Dans les années 1950, la chasse aux sorcières et le maccarthysme ont en effet pris pour cible les artistes jugés «subversifs». Ils ont fait obstacle à toute étude approfondie sur les relations entre le New Dance Group et le parti communiste.