Prix public : 15,00 €
« Le récit du succès des Pulp Magazines tient à un principe de cohérence. Des narrations de rebut – épisodes de science-fiction, enquêtes policières, prétextes érotiques – tenues pour mineures trouvent dans le pulp paper (un papier de faible coût) le support matériel “inférieur” qui permet leur importante diffusion. Selon cette justification tautologique, la sophistication de l'objet renvoie à celle supposée de son contenu. L'opération que Christodoulos Panayiotou réalise avec les Pulp Paintings représente une faille dans ce principe de causalité. Il impose une forme compacte et plane à un amas de billets démonétisés, récupérés à la Banque de France, en créant de la pulpe de papier à partir de la monnaie déchiquetée dont il ne reste au terme du processus que la manifestation pigmentaire résiduelle. De cette matière invalidée ne subsiste qu'une nouvelle couleur produite par la synthèse de celles des billets d'origine. On dit de la couleur qu'elle représente la substance de l'objet : “blanchir l'argent” reviendrait à sceller son parcours, celui “dont on ne voit pas la couleur” l'institue comme seul gage de sa réalité. »Jean Capeille